29/09 - Les effets du climat se sont fait sentir cette année impactant les rendements ...
Heureuse Bourgogne, triste Californie !
Les effets du climat se sont fait sentir cette année impactant les rendements dans les différentes régions de production de la famille hormis en Bourgogne qui s’en sort bien. Et puis à noter la précocité générale en France qui raccourcit le cycle de la vigne et accélère le rythme du travail vigneron…
BOURGOGNE
Duo vertueux : qualité et quantité
C’est sans doute la seule région qui a bénéficié de cette rare combinaison ! Et pourtant, le cycle végétatif a été perturbé : hiver très froid, gel de printemps tardif mais des conditions optimales pour une floraison rapide, puis grêle et sécheresse estivale.
Des vendanges très précoces en août, sous la chaleur, et après des années de vaches maigres le vignoble était couvert de grappes abondantes aux peaux très épaisses, gage de couleur, avec des disparités significatives de maturité entre les blancs et les rouges, et les deux côtes. Mais un état sanitaire d’excellence, une vinification facile, bref l’aura d’un grand millésime pour qui a su organiser son plan de vol ! Pour Chablis plus touché par le gel, encore de faibles quantités, mais un millésime classique avec des raisins concentrés, riches, pour des vins frais et tendus.
Pour les crémants, là aussi des raisins sains et concentrés, des jus sucrés, d’une jolie fraîcheur et d’un bel équilibre en acidité et très aromatiques ; des chardonnays riches, des pinots noirs d’une belle structure, des aligotés d’un beau potentiel de vieillissement, et des gamays gourmands et expressifs.
JURA
Petite récole d’excellence
Ce millésime a été marqué par un débourrement très précoce de la vigne, d’où un impact des gelées de printemps particulièrement fort cette année (touchant environ la moitié des domaines Henri Maire). Les pousses très avancées ont été très sensibles au gel. Heureusement le cycle de la vigne s’est poursuivi normalement avec un état sanitaire excellent.
Les vendanges ont débuté le 24 août avec les crémants et se sont terminées le 13 septembre. Les premières dégustations sont très prometteuses avec des vins gourmands et fruités.
BEAUJOLAIS
Richesse et rareté
Les vendanges ont débuté sous une période caniculaire puis quelques pluies ont permis à la vigne et aux grappes de reprendre de la vigueur. Avec des données analytiques quasi parfaites et un état sanitaire magnifique, on était très proche du millésime 2015 avec un potentiel qualitatif très prometteur : degré élevé, acidité plus que correcte, baies riches et très sucrées, pruine ferme et épaisse. Bref un fruit superbe, très aromatique, gageant rondeur, un gamay de grande tenue. Seul bémol, des rendements légers.
LANGUEDOC
Précocité & équilibre
Millésime historiquement précoce. C’est le muscat qui a ouvert le ban le 7 août, suivi du pinot noir le 12, le sauvignon blanc le 14 et le chardonnay le 18. Un état sanitaire parfait, de petits rendements et de jolis équilibres car la vigne n’a pas connu de stress hydrique compte tenu des réserves en eau abondante des pluies de printemps. Les vins sont francs, vibrants et équilibrés, ce qui est de très bon augure pour les élevages !
RHÔNE
Intensité et petits rendements
Une précocité exceptionnelle, d’une quinzaine de jours, grêle, sécheresse pendant la floraison ont impacté l’ensemble du vignoble.
En rouge la proportion de syrah est plus importante que le grenache du fait de la coulure au moment de la fleur mi-avril. L’état sanitaire était néanmoins très satisfaisant. Malgré les chaleurs estivales les vins ont une belle acidité qui soutiendra leur fraîcheur dans le temps. On observe une concentration phénolique élevée qui donne une belle densité en bouche. Intensité et couleur sont au rendez-vous.
CALIFORNIE
L’année de tous les dangers
Un printemps très pluvieux, un été capricieux, froid d’abord puis caniculaire, suivi des terribles incendies en fin de vendanges font de 2017 un millésime tristement historique marqué par la sévérité du climat et de plus petits rendements.
Entre Napa et Sonoma la vigne a malgré tout résisté aux caprices de la météo entre fortes chaleurs, pluie et douceur inhabituelle. La nouveauté, c’est un sauvignon blanc chez Raymond Vineyards fermenté en fût. Le cabernet-sauvignon a, lui, clôturé la récolte après les chardonnay, petit verdot, petite syrah, zinfandel et pinot noir. Des raisins avec des taux de sucre et d’acidité plus bas que d’habitude à Sonoma qui laissent entrevoir une typicité de millésime plus frais, un peu comparable à 2011.
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